Le ministère des Affaires étrangères et le Premier ministre sud-coréens ont prévenu cette semaine, que le Japon devrait éviter d’aggraver les tensions diplomatiques entre les deux États, en voie de détérioration après la décision de la Cour suprême de la Corée du Sud qui fait polémique.
Le mardi 30 octobre, la plus haute juridiction sud-coréenne avait ordonné à Nippon Steel & Sumitomo Metal (NSSM) de dédommager des travailleurs forcés de la Seconde Guerre mondiale, un jugement que Tokyo considère comme un arrêt allant à l'encontre du droit international.
(Pour en savoir plus sur ce point, cliquez le lien ci-contre : https://hebdojapon.wixsite.com/actualites-japon/blog/diplomatie-un-jugement-sud-cor%C3%A9en-provoque-une-nouvelle-querelle-entre-tokyo-et-s%C3%A9oul )
« Le gouvernement japonais doit être clairement conscient du fait qu’un poids politique excessif dans cette affaire n’aidera en rien l’amélioration des relations nippo-sud-coréennes, qui sont tournées vers l’avenir », a déclaré, mardi 6 novembre, le ministère des Affaires étrangères de la Corée du Sud. « La Corée du Sud est très préoccupée par le fait que les dirigeants japonais (…) négligent les causes fondamentales du problème (…) et persistent à faire des commentaires suscitant l'émotion de nos compatriotes », a-t-il ajouté. Séoul faisait ainsi référence aux propos tenus dimanche par le ministre japonais des Affaires étrangères, Taro Kono, dans une interview de Bloomberg, dans laquelle il déclarait : « il serait difficile pour n'importe quel pays de faire quoi que ce soit avec le gouvernement sud-coréen », si un tribunal pouvait annuler les pactes conclus en vertu du droit international.
A la suite de ce propos, le Premier ministre sud-coréen Lee Nak-yon a également riposté. « Les remarques des dirigeants du gouvernement japonais sont inappropriées et imprudentes », a-t-il déclaré mardi, en accusant le Japon de vouloir susciter un différend diplomatique sur cette affaire. Quant à un haut responsable du bureau présidentiel sud-coréen, il a déclaré que le gouvernement avait besoin de temps pour résoudre le problème. « Le pouvoir judiciaire a rendu une décision qui diffère de la position du gouvernement précédent. Nous devons donc clarifier notre position », a déclaré ce responsable qui refuse d’être nommé. « Cela prend du temps, et les critiques excessives du gouvernement japonais n’aident pas (à la résolution du problème) ».
Le Japon quant à lui, réagit avec fermeté. Le mercredi 7 novembre, le secrétaire général du Cabinet, Yoshihide Suga, a déclaré que la Corée du Sud avait violé le droit international après le verdict de la Cour suprême, et a exhorté Séoul de prendre immédiatement des mesures nécessaires. « Nous surveillons les mesures concrètes que prendra le gouvernement sud-coréen », a-t-il ajouté.
Les relations nippo-sud-coréennes sont ternies par des contentieux sociaux-historiques hérités de la colonisation de la péninsule coréenne par le Japon (1910 – 1945), au rang desquels figurent par exemple les femmes de réconfort de l’armée impériale nippone, et les travailleurs forcés dont il ne reste que 5000 survivants sur près des 150 000 personnes concernées, selon Séoul. Par ailleurs, en décembre, une cour d’appel sud-coréenne devrait se prononcer sur des demandes d’indemnisation similaires à l'encontre de Mitsubishi Heavy Industries.
Sources : Nihon Keizai Shinbun, Yomiuri-Shinbun, Reuters, FNN, TBS, Yonhap, Chosun Ilbo, Jiji Press, Sankei-Shinbun
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