Les journalistes de Kyodo News ont été, dimanche 18 novembre, les premiers journalistes à pénétrer dans la seconde des anciennes salles de contrôle de la centrale depuis l'accident nucléaire de 2011.
Selon eux, le temps semblait s’être arrêté dans la salle de contrôle des réacteurs 3 et 4 de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. L'intérieur n’a pratiquement pas changé depuis le désastre, et une inscription manuscrite a même été trouvée sur un mur, à proximité de la jauge du niveau d’eau du réacteur numéro 3, illustrant l’urgence de la situation au moment de la catastrophe. « Nous n’écrivons habituellement pas (sur les murs), mais il y a eu nécessité », a déclaré un responsable de Tokyo Electric Power Company Holdings Inc. (TEPCO).
La catastrophe nucléaire de Fukushima fut la conséquence indirecte du séisme de magnitude 9,0 au large de la côte est du Japon le 11 mars 2011, lorsque le tsunami qui s'ensuivit submergea la centrale de TEPCO, interrompant alimentation électrique et contrôles. Le cœur du réacteur numéro 3 entra en fusion et l'accumulation résultante d'hydrogène dans l'installation provoqua une explosion. Le réacteur 4, bien que dépourvu de son combustible, explosa lui aussi à cause de la concentration d'hydrogène en provenance du réacteur voisin. En février 2014, TEPCO avait ouvert aux médias la salle de contrôle des réacteurs 1 et 2, mais pas celle-ci en raison de la forte radioactivité dans le secteur.
La radioactivité à l’intérieur de la salle de contrôle nouvellement ouverte aux médias – dont le sol est maintenant recouvert de feuilles spéciales – atteint 6 microsieverts par heure, soit environ 1621 fois plus que la valeur observée ce dimanche 21 au centre de Tokyo (0,0037 microsievert par heure). Aujourd’hui, la pièce, partiellement éclairée, n’est plus utilisée car l'ensemble de ses fonctions a été transféré dans un bâtiment conforme aux nouvelles normes parasismiques.
A la suite de cet accident, d'une gravité équivalente à la catastrophe de Tchernobyl en 1986, environ 160 000 personnes furent évacuées et plus de 40 000 d'entre elles sont toujours contraintes de rester à l’écart de la zone.
Sources : Kyodo News, Tokyo Shinbun
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