Alors qu’une prise de conscience nationale et la multiplication des campagnes de prévention ont permis de faire régresser le nombre de suicides chez les adultes par rapport aux années 2000, le gouvernement peine à faire reculer celui des jeunes.
Selon NHK News du dimanche 4 novembre, le nombre de jeunes se donnant la mort a encore progressé pour atteindre son niveau le plus dramatique depuis 1986, année où 268 enfants s’étaient ôtés la vie.
Le ministère de l’Éducation a diffusé cette semaine un ensemble de données sur cette question, dont il ressort que 250 enfants et adolescents de moins de 18 ans, scolarisés dans le primaire ou le secondaire, se sont suicidés entre début avril 2017 et fin mars 2018. Toutefois, les motivations de chacun de ces actes désespérés restent toujours difficiles à cerner. Le ministère estime que 33 d'entre eux se seraient donné la mort par angoisse vis-à-vis de leur avenir, 31 auraient souffert de problèmes familiaux, et 11 auraient été victimes de brimades à l’école. Cependant, aucune explication n'a pu être avancée pour 140 des cas recensés l’an dernier, puisque aucun mot n’ayant été retrouvé après leur disparition.
En 2015, un rapport puis une grande enquête du Cabinet avaient montré que la période de reprise des cours du second trimestre, au mois de septembre, correspondait au pic du nombre de suicides des jeunes. Entre 1972 et 2013, 18 048 cas de suicides ont été dénombrés sur la seule période 31 août-2 septembre. De nombreuses associations et établissements ont d’ailleurs depuis concentré leurs efforts de prévention autour de cette époque particulièrement sensible.
Selon l’OMS, le Japon avait en 2015 l’un des taux de suicide les plus élevés, mais ce chiffre a diminué depuis l’introduction de mesures préventives. L’Agence de la police nationale a recensé environ 21 000 suicides en 2017, alors qu’elle en décomptait approximativement 34 500 en 2003. Ceci dit, le taux de suicide chez les jeunes reste relativement élevé, et constitue en fait la principale cause de décès pour cette tranche d'âge. « Le nombre de suicides chez les jeunes reste élevé et c’est un problème inquiétant que nous devons affronter », a déclaré Noriaki Kitazaki, un cadre du ministère de l’Éducation, au moment de la publication de ces derniers chiffres.
Sources : BBC, NHK, Les Echos, Kyoiku-Shinbun
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