L’Université médicale de Tokyo a annoncé mercredi 7 novembre, l’admission d'un certain nombre de candidats recalés en 2017 et 2018 à la suite de la manipulation du processus d’admission. Toutefois, la présidente de l’université s'est abstenue de préciser la réalité, ou non, des allégations de discrimination sexiste évoquées par les médias.
« Nous avons été informés que nous avions agi de manière inappropriée sur des questions relatives aux examens d’entrée. Nous présentons nos excuses les plus sincères à toutes les personnes concernées », a déclaré Mme Yukiko Hayashi, première femme présidente de l’université, lors d’une conférence de presse ce mercredi 7 novembre. Le scandale avait été cet été. « Nous sommes choqués que tant de personnes aient été pénalisées », a-t-elle rajouté. La direction de l’université a également indiqué que sur 101 recalés, 63 pourraient s'inscrire l’année prochaine, s’ils le souhaitent. Cette mesure concerne 32 candidats écartés l’année dernière et 69 cette année, dont beaucoup de candidates.
Un comité indépendant indiquait dans son rapport rendu en octobre que 69 candidats ayant passé en 2017 et 2018 les examens et tests d’admission communs à la plupart des universités auraient dû être qualifiés si le processus avait été impartial. Au moins 55 d'entre eux étaient des candidates. L’université a admis au mois d’août que depuis plus de 10 ans elle retirait des points du total des résultats pour limiter l'admission de candidats ayant déjà été recalés. Mme Hayashi a déclaré qu’elle « ne pouvait pas dire s’il y avait une discrimination sexiste claire » puisqu’elle ne faisait pas partie du comité des admissions. Pourtant, son prédécesseur à la tête de ce même comité lui aurait dit sa préférence pour l'admission d'un nombre accru de candidats masculins en 2018, sous prétexte du fort taux de réussite des candidates l’année précédente.
Après que l’affaire a été révélée, l’université a mis en place un nouveau système par lequel les candidats injustement recalés pourraient s’inscrire pour la prochaine année universitaire. Le système départagera les étudiants déjà inscrits de ceux intéressés par l'offre. Ces derniers seront admis dans la limite de la capacité de l’université ; de la sorte, seuls 63 personnes pourraient éventuellement être admises sur les 101 concernées. Cependant, le maximum de places ouvertes l’an prochain (pour lesquels, les tous nouveaux ou ceux qui ont été l'objet de ce trafic) sera réduit pour compenser le nombre d’admissions dues à la mise en place de ce système. A la question de savoir si les candidats concernés seraient indemnisés ou remboursés, Mme. Hayashi a répondu : « Je ne peux pas répondre, car nous sommes toujours en train d’étudier la question ».
Ce cas de sélection discriminatoire a été révélé lors d’une enquête de corruption impliquant Futoshi Sano, haut responsable du ministère de l’Éducation, et Masahiko Usui, ancien président de l’université. Le ministère de l’éducation a étendu son enquête à d’autres facultés de médecine pour tenter de mettre à jour des manipulations similaires. A ce jour, 81 établissements ont été interrogés, et le mois dernier, l’Université Showa a révélé avoir manipulé les scores des candidats. Pour sa part, l’Université Juntendo a annoncé la création d’un comité chargé d’enquêter sur les allégations d’impartialité lors des examens d’entrée.
Source : Kyodo News, Asahi-Shinbun
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