Nommé simultanément, à la faveur du remaniement du 2 octobre, secrétaire d’État adjoint de l’unité stratégique pour la cybersécurité et ministre des Jeux olympiques et paralympiques, Yoshitaka Sakurada se révèle de jour en jour incapable de maîtriser ses dossiers.
« J’ai toujours donné des instructions à mes équipes et secrétaires. Je n’ai jamais utilisé un ordinateur de ma vie », a déclaré, M. Sakurada, en réponse au député indépendant Masato Imai, le mercredi 14 novembre. Étourdi, M. Imai a commenté ensuite : « Je trouve incroyable que le responsable pour les questions de cybersécurité n’ait jamais utilisé un ordinateur ». Depuis sa nomination au gouvernement, Yoshitaka Sakurada fait preuve jour après jour d'incompétence.
Tout a commencé le 5 novembre devant la commission budgétaire de la Chambre des conseillers. M. Sakurada a manifesté sa faible maîtrise du dossier sur l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020, étalant « un manque stupéfiant de compréhension des questions basiques concernant l’événement » selon Asahi-Shinbun. Le quotidien japonais ajoute que les échanges ont de nombreuses fois été interrompus par les volte-face du ministre en direction de ses conseillers. Face à la figure de l’opposition, Renho Murata (PDC), et à sa question sur le montant du financement gouvernemental des JO, le ministre a répondu « 1 500 yens » (à peine 12 euros), au lieu de 150 milliards de yens (1,17 milliard d’euros). Le lendemain, lors d’une conférence, il a expliqué n’avoir pas su répondre parce que Mme. Renho n’avait pas soumis ses questions à l’avance – ce qu’elle a démenti.
Par la suite, à la Chambre des représentants ce 14 novembre, il a montré sa profonde incompréhension de la cybersécurité, domaine dont il est pourtant responsable au gouvernement. Lorsqu’un député a voulu savoir quels étaient les mécanismes mis en place pour éviter les intrusions dans les systèmes informatiques supervisant le réseau électrique et les centrales nucléaires, et notamment si les employés utilisaient des clés USB, il a semblé ne pas savoir de quoi il s’agissait et a déclaré : « Je ne connais pas les détails précis » et « pourquoi ne pas demander qu’un expert vous réponde, non ? ». Toutefois, il a ajouté que la cybersécurité était importante pour le gouvernement nippon et que la politique en la matière était établie par des experts de son administration.
Enfin, il s’est à nouveau trouvé sur le gril lorsqu'un journaliste a voulu savoir si le gouvernement allait laisser entrer sur le territoire japonais le ministre des sports nord-coréen pour une réunion technique le 28 novembre, en dépit de l’interdiction imposée aux officiels du régime de Pyongyang. « Je ne suis pas au courant du tout, je ne sais pas », a-t-il admis, poursuivant enfin -- après qu’un adjoint lui ait parlé à l'oreille : « J’en ai été informé par un collaborateur ».
Sources : Asahi-Shinbun, TV Asahi, J-Cast News, Le Monde, Jiji-Press
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