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Photo du rédacteurElie Guidi

Mémoire : Les déclarations d'une ancienne "femme de réconfort" font trembler la Corée du Sud

Ce jeudi 7 mai, à Daegu en Corée du Sud, Lee Yong-soo, ancienne « femme de réconfort », a ouvertement critiqué l’organisation réclamant excuses formelles et réparations matérielles au gouvernement japonais. Yoon Mee-hyang, ancienne présidente de cette organisation et membre de l’Assemblée nationale sud-coréenne, conteste les propos de Lee Yong-soo tout en la traitant d’imposteur.


« Ce rassemblement ne fait qu’apprendre la haine aux étudiants (…). Il faut y mettre un terme ». Durant la conférence de presse à Daegu (sud-est de la Corée du Sud) le jeudi 7 mai, Lee Yong-soo, ancienne « femme de réconfort » coréenne, a manifesté son mécontentement à l’égard du « Conseil coréen pour les femmes victimes de l’esclavage sexuel militaire par le Japon ». « Je me suis laissé tromper et utiliser pendant 30 ans. Les étudiants finançaient la collecte avec leurs moyens lors des rassemblements. En revanche, le fonds n’a jamais été utilisé pour les victimes », a-t-elle ajoutée par la suite.


La statue en mémoire des femmes de réconfort, installée depuis le 14 décembre 2011 devant l'ambassade du Japon à Séoul (Corée du Sud)

Communément appelée « Conseil coréen », cette organisation réclame depuis 1992 des excuses formelles et des réparations juridiques au gouvernement nippon, pour les « femmes de réconfort » enrôlées de force par l’armée impériale japonaise durant la Seconde Guerre mondiale. En parallèle, elle organise une manifestation tous les mercredis devant l’ambassade du Japon à Séoul avec des étudiants militants. En 2015, Mme. Lee avait déjà fait polémique en déclarant que le Conseil « refusait de négocier avec le Japon, sans même consulter l’avis des parties intéressées ».


Ce jeudi 7 mai, Mme. Lee a également critiqué l’ancienne présidente du Conseil, Mme Yoon Mee-hyang, membre du parti du Président Moon Jae-in, et fraîchement élue à l’occasion des élections législatives en avril dernier. « Mme. Yoon ne doit pas devenir membre de l’Assemblée nationale », a déclaré Mme. Lee. « Elle devait utiliser le fonds pour les victimes, mais elle ne l’a jamais fait », a-t-elle ajoutée par la suite.


La mémoire de Mme. Lee « en partie modifiée »


Selon le quotidien sud-coréen Chosun Ilbo, le Conseil conteste ces déclarations car, selon lui, l’âge aurait « en partie modifiée » la mémoire de Mme. Lee. En outre, Yoon Mee-hyang a rapidement riposté par le biais d’une déclaration agressive sur Facebook, dénonçant Mme. Lee comme « un imposteur ». « Je me souviens de ce moment comme si c’était hier, lorsqu’elle m’a appelé en 1992 pour me faire part de sa dénonciation, avec une voix tremblante. A ce moment-là, elle affirmait « la victime n’est pas moi-même mais mon amie… », a-t-elle écrit sur le réseau social, ce samedi 9 mai.


Le dossier des « femmes de réconfort » pèse sur les relations entre les deux États, qui ne cessent de se dégrader depuis quelques années. Durant l’été 2018, l’administration Moon Jae-in a pris la décision de remettre en cause l’accord bilatéral conclu pour mettre un terme à ce différend historique. Les déclarations de Mme. Lee peuvent avoir un impact considérable sur les relations diplomatiques nippo-sud-coréennes.



Sources : Jiji Press, Tokyo Shinbun, Chosun Ilbo, Sankei Shinbun

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