Selon un sondage de la chaîne publique nipponne NHK réalisé début janvier, 77% des Japonais sont favorables à un report ou une annulation des Jeux olympiques de 2020. Si l’un de ses ministres a émis des réserves sur la tenue des jeux en raison de la crise sanitaire, le gouvernement assure que la grand-messe sportive demeure maintenue.
Alors que le Japon subit une nouvelle vague du Covid-19, le gouvernement nippon se démène à écarter la rumeur d’une annulation des Jeux olympiques et paralympiques de 2021. « Nous avons décidé des lieux et du calendrier [des JO], et les personnes impliquées travaillent pour les préparatifs, y compris pour la lutte contre le coronavirus », a déclaré Katō Katsunobu, Secrétaire général du Cabinet et porte-parole du gouvernement, ce dimanche 17 janvier lors d’une émission télévisée.
Cette déclaration fait suite aux propos de Kōno Tarō, ministre japonais de la Réforme administrative. « Vu la situation sanitaire, tout peut arriver », avait-il dit vendredi 15 janvier lors d’un point de presse. Une première pour un haut-responsable du gouvernement du Premier ministre Suga Yoshihide, qui martèle que le Japon pourra organiser des jeux « sûrs et sécurisés » comme prévus cet été. « Le comité d’organisation et le CIO (Comité international olympique) doivent bien sûr réfléchir à des plans de secours », a ajouté Kōno Tarō, tout en assurant que Tokyo préparait « fermement » les JO.
Un contexte sanitaire et une opinion de plus en plus défavorable
Tokyo et dix autres départements du pays sont actuellement en état d’urgence au moins jusqu’au 7 février. Malgré l’arrivée de vaccins fin février, seuls 16% des Japonais estiment que les JO peuvent être organisés cet été, contre 77% favorables à un nouveau report voire une annulation.
Selon le Huffington Post, le président du comité d’organisation des jeux, Mori Yoshirō, a estimé qu’il était « absolument impossible » de reporter les JO après les lourds investissements, financiers et humains, entrepris jusqu’ici. Cependant, les frontières demeurent fermées depuis fin décembre, laissant incertain l’accueil des spectateurs étrangers. Hashimoto Seiko, ministre chargée des JO, a même annoncé vendredi 15 janvier la suspension d’une dérogation qui permettait aux athlètes étrangers d’entrer dans le pays pour s’entraîner, y compris durant l’état d’urgence.
Le budget inédit et colossal de 1.644 milliards de yens (13 milliards d’euros) rend lui-aussi les Japonais de plus en plus réfractaires à la tenue des JO cet été. Les organisateurs avaient annoncé 22 décembre dernier l’alourdissement du compte de 294 milliards de yens (2,3 milliards d’euros) en raison du report et des crises sanitaires, ce qui fait de Tokyo 2021 les jeux les plus chers de l’histoire de toutes compétitions olympiques.
Si le Premier ministre reste convaincu que l’opinion changera d’avis avec le début du programme de vaccination, Mori Yoshirō, lui, estime que le Japon devra prendre une décision « très difficile » entre février et mars.
Sources : Kyodo News, NHK, Huffington Post, Le Figaro
Rédacteur : Elie Guidi
Secrétaire de rédaction : Louise-Anne Delaune
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