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Photo du rédacteurElie Guidi

Un nouvel incident maritime nippo-sud-coréen

Selon l’armée sud-coréenne, un patrouilleur japonais aurait effectué, ce mercredi 23 janvier, un survol « intimidant » au-dessus d'un navire sud-coréen, qualifiant l'incident de « provocation évidente » à l'égard d'un voisin amical.


« Le survol à basse altitude d’aujourd’hui d'un navire d’un pays amical constitue une provocation évidente, que nous condamnons fermement, et qui nous fait douter de la volonté du Japon », a déclaré lors d’une conférence de presse le général Suh Wook, chef d’état-major sud-coréen. D’après l’armée sud-coréenne, un patrouilleur P-3C de la Force maritime d’autodéfense japonaise (JMSDF) a survolé un navire de la marine sud-coréenne en mer de Chine orientale, et ce alors qu’il avait déjà déterminé l’identité du navire. Le ministère de la Défense de Corée du Sud a déclaré avoir joint l'attaché de défense de l’ambassade du Japon à Séoul pour lui faire part de cet incident. « Si ce comportement devait se répéter, nous nous verrions dans l'obligation de réagir sévèrement, en conformité avec notre règlement militaire », a ajouté M. Suh.


Le lendemain, le ministère sud-coréen de la Défense a publié des photos de l’incident, prises par la marine, et montrant le survol en question. Mais, en l’absence de ligne d’horizon sur celles-ci, des analystes les jugent insuffisantes pour démontrer un comportement dangereux.


Photo de l'incident publiée le jeudi 24 janvier par le ministère sud-coréen de la Défense montrant un P-3C de JMSDF en "survol intimidant" (source : fnn.jp)

Des relations qui ne cessent de se détériorer


Depuis un incident maritime en mer du Japon le 20 décembre 2018, Tokyo et Séoul ne cessent de s’accuser mutuellement de provocations. Ce jour-là, le destroyer Gwanggaeto-le-Grand de la marine sud-coréenne a verrouillée son radar de contrôle de tir sur un avion de patrouilleur Kawasaki P-1 des Forces d’autodéfenses japonaises. Tokyo a qualifié ce comportement de « menaçant », tandis que Séoul exigeait des excuses pour ce survol « dangereux ». L’affaire a pris une tournure spectaculaire avec la diffusion publique des vidéos enregistrées par les deux parties, et censées étayer chacune leur version de l’incident. Les responsables respectifs de la défense se sont rencontrés à la suite de cette montée de tension, mais le Japon a décidé d’interrompre les pourparlers, critiquant le manque d'engagement de la part de la Corée du Sud en matière de reconnaissance objective des faits.


Les relations nippo-sud-coréennes sont ternies par des contentieux sociaux-historiques et territoriaux hérités de la colonisation de la péninsule coréenne par le Japon (1910 – 1945), comme par exemple les femmes de réconfort de l’armée impériale nippone, les travailleurs forcés, le litige sur les rochers Liancourt (Takeshima en japonais, Dokdo en coréen), ou encore le récent jugement de la justice sud-coréenne ordonnant aux aciéristes géants japonais de dédommager des travailleurs forcés de la Seconde Guerre mondiale.



Sources : Yomiuri-Shimbun, Jiji Press, FNN Prime, Reuters, Joong-ang Ilbo

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