Tokyo et Pékin n’évoquent pas de la même façon la notion des « trois principes » des relations sino-japonaises proposés par le Premier ministre Shinzo Abe : la Chine confirme la nécessité d’un renforcement des liens, sans pour autant se référer aux principes par leur dénomination.
Le Premier ministre a réaffirmé aux parlementaires, lundi 29 octobre, avoir proposé trois principes lors du sommet organisé trois jours auparavant à Pékin avec le Président chinois Xi Jinping. La proposition repose sur trois piliers : « passage de la compétition à la conciliation » ; « travail en partenariat sans menaces mutuelles » ; et « développement d’un système commercial libre et équitable ». « Nous avons reconnu ensemble que ces trois principes constituaient le fondement des relations sino-japonaises », a précisé Shinzo Abe aux chefs de l’opposition.
Cependant, la Chine évite l’usage explicite des « trois principes » tout en admettant que les deux États sont tombés d’accord avec la proposition du Premier ministre japonais. Durant sa conférence de presse du lundi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois Lu Kang a fait référence à la fin des menaces mutuelles et à la promotion d’un commerce libre et équitable, tout en soulignant que les deux pays ont atteint le stade d’une compréhension mutuelle quant à l’amélioration de leurs relations. Mais Pékin semble vouloir éviter la terminologie employée par Tokyo -- tout en reconnaissant l'intérêt de la proposition -- sous prétexte que les diplomates ne se sont pas mis d’accord sur ces principes durant les négociations préparatoires.
« C’est quelque chose que le Japon a toujours préconisé », affirme Yoshihide Suga, Secrétaire général du cabinet, lors de sa conférence de presse organisée lundi, tout en ajoutant ensuite : « il est faux de dire qu’il y ait un écart (à ce sujet) entre le Japon et la Chine ».
De son côté, Shinzo Abe s'est activement efforcé de promouvoir le concept, comme le montre sa page Facebook où il y était écrit vendredi que « le Japon et la Chine ont confirmé les trois principes qui guideront les relations sino-japonaises de l’avenir ».
Ceci dit, il existe quelques contradictions entre le Premier ministre et le ministère des Affaires étrangères. Un fonctionnaire du ministère a fait remarquer que, bien qu’Abe ait abordé le contenu des trois principes au sommet, l'expression « trois principes » n'a quant à elle pas été employée.
Sources : Kyodo News, Nihon Keizai Shinbun
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