Ce dimanche 10 mai, le Japon a enregistré 9 décès liés au COVID-19, soit 9 de moins en 24 heures. En parallèle, malgré le recul du nombre de patients testés positifs par rapport au pic du 11 avril dernier, le gouvernement a néanmoins décidé, lundi 4 mai, de maintenir l’état d’urgence jusqu’à la fin du mois.
« La diminution du nombre des nouvelles contaminations n’est toujours pas à un niveau satisfaisant (…). En accord avec les experts de la commission consultative, nous avons décidé de prolonger l’état d’urgence jusqu’à la fin du mois », a déclaré le Premier ministre japonais, Abe Shinzo, lors de sa conférence de presse, ce lundi 4 mai. La levée de l’état d’urgence serait envisageable dans certains départements après le 14 mai, à l’issue d’une nouvelle réunion du panel d’experts, a-t-il ajouté.
Le Japon avait décrété l’état d’urgence le 8 avril dernier pour les 7 départements dont le nombre de patients avait beaucoup trop augmenté depuis fin mars. Les mesures mises en place concernent finalement tous les 47 départements de l’archipel depuis le 16 avril.
Une seconde vague à l’origine de la propagation du virus
Le Japon avait enregistré le premier patient atteint du COVID-19 le 15 janvier, et le premier décès le 13 février. Selon certains analystes, la première vague, venue de Chine dès fin janvier, a été récemment endiguée. Cependant, une seconde vague, dont les pays occidentaux semblent être à l’origine, frappe le pays depuis la mi-février. Du 27 mars au 7 avril, le Japon dénombrait plus de 100 contaminations par jour, puis a connu un pic le 11 avril avec 719 cas supplémentaires enregistrés en 24 heures. En quatre mois, le bilan total s’élève à 15.822 cas dont 633 décès et 8.293 personnes guéries.
La hausse du trafic piétonnier malgré la prolongation de l’état d’urgence
Si la législation japonaise ne peut contraindre ses citoyens à rester chez eux, les appels des autorités semblent avoir porté leurs fruits. Le changement de comportement des Japonais a été significatif lors de la golden week, la longue semaine de congés au début du mois de mai. Jusqu’à présent, cette période, durant laquelle se succèdent plusieurs fêtes nationales, se traduisait par des autoroutes embouteillées et des trains et des avions bondés. Cette année, entre le 29 avril et le 6 mai, le ministère des Transports a annoncé que le taux de réservation des Shinkansen (trains à grande vitesse) avait diminué de 95% par rapport aux années précédentes. De la même façon, le trafic aérien était en baisse : -93% pour les vols domestiques et -98% pour les vols internationaux. La circulation sur les autoroutes fut fluide tout au long de la semaine.
Néanmoins, le trafic piétonnier reste important dans certains grands quartiers de Tokyo, malgré la prolongation de l'état d'urgence. Selon Nippon News Network, le trafic piétonnier à Shinjuku, Roppongi ou Shibuya ce vendredi 8 mai n'a baissé, selon les quartiers, que de 60,7 à 68,3% par rapport à la normale. Ces chiffres sont loin de l’objectif (-80%) fixé par le gouvernement. Ce dernier, mais aussi les gouverneurs des 47 départements, continuent d’appeler les Japonais à rester chez eux sauf en cas de nécessité absolue.
Sources : Sankei Shinbun, Jiji Press, Mainichi Shinbun, Nippon News Network, TV Tokyo
Hozzászólások