Ce jeudi 14 mai, le Premier ministre japonais a annoncé la levée de l’état d’urgence dans 39 départements de l’Archipel. Les mesures mises en place restent néanmoins effectives dans les 8 départements restants, en dépit d’un net recul du nombre de patients testés positifs.
« En accord avec les experts de la commission consultative, nous avons aujourd’hui décidé de lever l’état d’urgence dans 39 départements », a déclaré le Premier ministre japonais, Abe Shinzo, lors de sa conférence de presse du 14 mai. « Le nombre de patients et de décès par habitant au Japon reste le plus bas au sein des pays membres du G7. C’est un fait objectif démontré par des données statistiques », a-t-il ajouté, alors que plus de 70% des Japonais se disaient insatisfaits de la gestion de la crise il y a quelques semaines. Toutefois, le chef du gouvernement n’exclut pas l’éventualité d’un « second état d’urgence » si la pandémie venait à reprendre de la vigueur.
Décrétée initialement le 8 avril pour les 7 départements où le nombre de contaminations avait crû de façon significative depuis fin mars, le Japon avait annoncé le 4 mai dernier la prolongation de l’état d’urgence à l’échelle nationale.
Bilan : 16.286 cas recensés dont 749 décès et 11.488 guérisons
Ce dimanche 17 mai, le Japon a enregistré un seul décès liés à la COVID-19, soit 18 de moins en 24 heures. 35 des 47 départements n’ont pas recensé de nouveaux cas de contamination ce jour. Cependant, les 8 départements placés sous vigilance élevée (Tokyo, Chiba, Kanagawa, Saitama, Osaka, Kyoto, Hyogo, Hokkaido) font quant à eux état de 49 contaminations et 17 décès ces dernières 24 heures. En quatre mois, le bilan total au Japon s’élève à 16.286 cas dont 749 décès et 11.488 guérisons.
Risque de relâchement après la levée de l’état d’urgence
Mais l’inquiétude persiste avec notamment le risque de relâchement à l’issue de la levée partielle de l’état d’urgence. Selon Mainichi Shinbun, l’opérateur mobile NTT Docomo a mesuré le trafic piétonnier du vendredi 15 mai vis-à-vis de la veille. Celui-ci était en hausse, non seulement à l’échelle nationale, dans 78 des 94 points d’observation, avec un pic de +23,5% à Yokkaichi (près d’Osaka), mais aussi dans 26 des 31 points de mesure spécifiques aux 8 départements toujours confinés, avec un maximum de +15,2% à Himeji (près de Kobe). Par rapport à l’an passé, le trafic piétonnier a reculé de façon disparate de 3 à 72,9% dans les 39 départements faisant l’objet de la levée de l’état d’urgence, contre 20,7 à 72,9% dans les départements placés en vigilance accrue.
Face à cela, le gouvernement a annoncé le 15 mai avoir augmenté sa capacité de dépistage : le pays serait maintenant en mesure de pouvoir effectuer 22.000 tests PCR par jour. Celle-ci était en fait la cible de nombreuses critiques depuis quelques temps, au point qu’Abe Shinzo avait fixé cet objectif quantitatif en réponse aux inquiétudes.
Sources : Mainichi Shinbun, Kyodo News, Abema TV, Yomiuri Shinbun, Jiji Press
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