Le premier cas de COVID-19 au sein de cette base a été annoncé le 26 mars dernier par les forces armées américaines stationnées au Japon. Il s’agit d’un marin revenu des États-Unis le 15 du même mois. Par la suite, Fox News a révélé que deux membres d’équipage du e la gestion de la crise sanitaire inquiète les habitants de Yokosuka.
Pour la première fois depuis novembre dernier, l’USS Ronald Reagan est sorti de la base navale de Yokosuka, ce mardi 5 mai. Ainsi, le porte-avions nucléaire américain a quitté la baie de Tokyo après une longue période de maintenance. Mais la gestion de la crise sanitaire par l’armée américaine au Japon inquiète les voisins de la base.
Le premier cas de COVID-19 au sein de cette base a été annoncé le 26 mars dernier par les forces armées américaines stationnées au Japon. Il s’agit d’un marin revenu des États-Unis le 15 du même mois. Par la suite, Fox News a révélé que deux membres d’équipage du Ronald Reagan avaient été testés positifs le 27 mars. Selon le Kanagawa Shinbun, un quotidien local, l’US Navy a instauré, dès le 26 mars, une interdiction de sortie à l’ensemble des équipages de tous les bâtiments américains au Japon. La restriction s’applique également à la composante civile ainsi qu’aux personnes affectées au service des militaires résidant en dehors des bases.
Néanmoins, l’opacité des informations que dévoile l’armée américaine semble devenir une source d’inquiétude chez les Japonais, particulièrement pour les habitants des villes abritant les bases militaires. En effet, et bien que l’US Navy n’ait toujours pas précisé le nombre exact de personnes contaminées, le New York Times du 22 avril a annoncé l’existence de 16 cas positifs au sein de l’équipage du Ronald Reagan.
A la suite de cette révélation, une association opposée au déploiement de porte-avions nucléaires à Yokosuka a explicité ses inquiétudes. « Dans un espace aussi restreint et clôt qu’un porte-avions il suffit d’une personne pour contaminer de nombreuses autres. Dans ce contexte le départ du bâtiment est trop hâtif », s’est insurgé M. Gotô Masahiro, président de l’association. « S’il revient à l’état de foyer [épidémique], cela va être terrible », a-t-il ajouté par la suite, s’inquiétant de la sécurité du personnel embarqué ainsi que des répercussions sur les habitants de Yokosuka, selon le Kanagawa Shinbun.
L’opacité des annonces de l’armée américaine, une généralité au Japon ?
La situation de Yokosuka n’est pas exceptionnelle. Le 28 mars, la base américaine de Kadena, sur l’île d’Okinawa, a annoncé deux premiers cas de COVID-19. Cependant, aucune information concernant leur lieu de résidence ou les lieux fréquentés n’a été dévoilée à ce jour. En outre, et conformément à l’Article 9 de l’Accord relatif au statut des forces américaines signé en 1960, celles-ci ne sont pas concernées par l’état d’urgence déclaré le 8 avril par le gouvernement nippon.
« Les membres des forces armées des États-Unis sont exemptées des lois et règlements japonais sur les passeports et les visas. Les membres des forces armées des États-Unis, la composante civile et les personnes affectées à leur service sont exemptés des lois et règlements japonais en matière d’enregistrement et de contrôle des ressortissants étrangers, mais ne peuvent bénéficier d’un droit de résidence permanente ou de domiciliation sur le territoire japonais » (Article 9 alinéa 2, 1960).
Les bases américaines constituent dès lors des « lieux saints » dans lesquelles les autorités japonaises ne peuvent faire appliquer ni les mesures barrières ni l’interdiction d’entrée sur le territoire pour les soldats US arrivant au Japon. Le pistage des soldats contaminés est lui aussi inapplicable, tant que les forces américaines stationnées au Japon n’acceptent pas de coopérer avec les autorités locales.
En septembre 2019, 55.227 soldats américains étaient présents dans l’archipel, contre 35.100 en Allemagne et 28.500 en Corée du Sud.
Sources : Kanagawa Shinbun, Gendai Business, Nihon Keizai Shinbun, New York Times, Sankei Shinbun
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